Investig’Action/JESSICA DOS SANTOS/ RICARDO VAZ
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- Editorial / Solidarité en période de pandémie
Le coronavirus est une crise sans précédent pour des millions de personnes dans le monde, mais les Cubains sont habitués à relever de grands défis, qu’ils soient causés par les ravages d’un ouragan ou par le blocus financier et politique imposé par les États-Unis. Et s’il y a un domaine où ce modèle s’illustre vraiment, c’est la santé.
Le secteur de la santé cubain était une priorité pour Fidel Castro dès les premiers jours de la révolution au milieu du XXe siècle. Dans le système socialiste, tous les médecins travaillent pour l’État, et le système de santé et l’éducation sont publics et gratuits. En fait, selon la Banque mondiale elle-même, il y a 8,2 médecins pour 1 000 habitants à Cuba, l’une des proportions les plus élevées au monde.
En ce sens, l’île est connue pour sa concentration sur la prévention, les soins de santé orientés vers la communauté et la préparation à la lutte contre les épidémies. Sur l’île, les médecins font du porte-à-porte pour vérifier comment vont les gens, les conditions des maisons et travailler avec les communautés locales pour s’assurer qu’ils ont un dossier à jour des conditions sous-jacentes. Cela signifie que s’il y a une épidémie de coronavirus dans ce quartier, les médecins sauront immédiatement qui sont les patients particulièrement vulnérables.
Outre la solidité du système de santé, Cuba a également été à l’origine d’importants progrès dans la recherche médicale. C’est par exemple sur l’île que l’infection par le VIH de la mère à l’enfant a été éliminée pour la première fois. Au niveau de la pandémie actuelle, le médicament antiviral appelé Interféron Alpha-2B, qui a été utilisé dans le traitement de la dengue, des hépatites B et C, entre autres, s’est révélé efficace chez les patients Covid-19.
En conséquence, la population cubaine est bien préparée au fléau de Covid-19, avec la participation active des Comités pour la Défense de la Révolution et des médias de communication. Le virus est déjà présent sur l’île, avec des centaines de cas détectés, dont beaucoup sont « importés », de sorte que le gouvernement a fermé les frontières du pays, malgré le fait que son économie dépend largement du tourisme international.
Cependant, c’est peut-être au-delà de ses frontières, mêlées à l’internationalisme de la révolution, que les médecins , notamment les médecins cubains, ont le plus brillé. Cela a commencé par une petite mission en Algérie en 1963. Depuis, Cuba a déployé des «armées en blouse blanche» dans les coins les plus reculés où les soins médicaux faisaient défaut.
Que ce soit lors des tremblements de terre au Pakistan ou à Haïti, ou au niveau des renforcements des systèmes de santé émergents dans les pays indépendants d’Afrique, Cuba a toujours été un allié pour défendre les plus vulnérables dans leur accès à la santé. Un exemple notable plus récent est le rôle déterminant joué par les médecins cubains dans la lutte contre l’ébola en Afrique de l’Ouest.
La contribution au concept de santé en tant que droit, par opposition à celui de santé en tant que marchandise, va au-delà de l’envoi de brigades médicales. En 1998, pendant la « période spéciale », Fidel Castro a inauguré l’École Latino-américaine de Médecine (ELAM). Des milliers et des milliers d’étudiants de plus de 100 pays sont passés par l’ELAM, sans payer un sou, à qui l’on demande seulement de pratiquer la médecine là où elle est vraiment nécessaire.
Avec la pandémie de coronavirus, Cuba a une nouvelle fois démontré son internationalisme en envoyant des médecins en Europe, en particulier en Italie, pour lutter contre le coronavirus. Avant cela, le personnel médical cubain était déjà présent en Guyane, en Jamaïque, au Suriname, à Grenade et au Nicaragua, et des brigades continueront d’émerger. Actuellement, il y a plus de 2300 professionnels dans 24 pays.
Tout cela malgré un blocus génocidaire de la part des États-Unis, qui refusent d’accepter la « menace » d’un modèle différent si proche de ses côtes. Dans les circonstances les plus difficiles, Cuba est restée ferme dans ses principes et a démontré à maintes reprises le modèle d’un monde différent, humain et solidaire.