En cette journée de lutte européenne contre l’islamophobie, Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) en appelle aux institutions européennes et aux acteurs européens de la société civile à se mobiliser activement dans la lutte contre l’islamophobie : partenaires, associations de lutte contre le racisme et les discriminations, etc.
Introduire une stratégie européenne de lutte contre l’islamophobie devient aujourd’hui une nécessité.
Uniformiser les méthodes de collecte de données des actes islamophobes, fournir une meilleure assistance aux victimes et sensibiliser par du matériel pédagogique les autorités publiques, les autorités judiciaires, les services de police et la société civile contre ce fléau, sont les trois volets prioritaires pour permettre à tous citoyens européens de jouir de la même protection et des mêmes droits.
Le travail du pôle international du CCIF s’inscrit justement dans cette démarche. Le lancement du projet IMAN, conjointement avec d’autres associations, nous a permis de mettre à disposition de 8 pays européens un système informatique de comptabilisation des actes islamophobes. Notre statut de membre consultatif auprès de l’Organisation des Nations Unies et notre coopération annuelle auprès de l’OSCE dans la comptabilisation des crimes de haine participent de ce travail de sensibilisation.
L’islamophobie, qui n’est pas assimilable à la critique de l’islam, est une forme spécifique de racisme liée à l’affiliation réelle ou supposée d’un individu ou d’une institution à l’islam. En France, elle a généré en 2015 905 actes islamophobes, soit un peu plus de deux personnes victimes chaque jour d’un acte islamophobe. C’est aussi un lieu de culte qui est, toutes les trois semaines, visé.
Ce fléau, prenant de l’ampleur sur tout le territoire européen affecte des millions de musulmans, tant sur le plan socio-économique, que psychologique. Les femmes musulmanes en sont les premières victimes.
Au moment où deux affaires de salariées musulmanes licenciées en raison du port de leur foulard vont être jugées prochainement à la Cour de Justice de l’Union Européenne, nous nous alarmons des velléités d’extension de la neutralité religieuse dans les espaces publics (plages, rue) ainsi que dans les entreprises. Celles-ci n’ont rien à voir le principe de laïcité, et ne sont donc rien d’autres que des appels à discriminer.
Ces pratiques discriminatoires sont pourtant aux antipodes des valeurs d’Egalité, de Solidarité et d’Unité qui ont fondé l’Union Européenne.
Le combat contre l’islamophobie rejoint ainsi les principes fondateurs de l’Union Européenne et il revient à chacun de s’en rappeler.
Source : http://www.islamophobie.net/