par Evguenia Mylnikova
source : African Initiative
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a de nouveau soulevé la question de la nécessité pour son pays d’obtenir un accès direct à la mer Rouge. Dans une allocution télévisée citée par Addis Insight, il a affirmé que «l’erreur commise il y a 30 ans sera corrigée».
Évoquant l’achèvement du barrage hydroélectrique de la Renaissance, le chef du gouvernement a établi un parallèle entre la lutte pour les ressources en eau du Nil et la volonté de l’État de restaurer l’accès maritime perdu.
«La mer Rouge était entre nos mains il y a 30 ans. Cette histoire est l’erreur d’hier. Demain, elle sera corrigée. Ce n’est pas trop difficile», a souligné Ahmed.
Les autorités érythréennes ont considéré ces déclarations d’Addis-Abeba comme une atteinte à leur souveraineté. Le président Issaias Afeworki avait auparavant averti que la position de l’Éthiopie pouvait être influencée par des forces extérieures, rappelle le média. Pour sa part, Abiy a assuré que l’accès aux ports maritimes serait garanti «sur la base d’un bénéfice mutuel, d’un usage partagé et de principes de marché».
Après la proclamation de l’indépendance de l’Érythrée en 1993, l’Éthiopie a perdu ses accès portuaires, dont le stratégique port d’Assab, et dépend depuis presque exclusivement de Djibouti pour son commerce extérieur. En 2024, l’African Initiative avait évoqué les possibles conséquences d’un accord maritime entre l’Éthiopie et le Somaliland. Des experts expliquaient alors que l’accès à la mer est essentiel pour l’Éthiopie afin d’élargir ses liens économiques et de renforcer la résilience de son économie.