On le savait depuis longtemps, et un récent sondage réalisé pour le compte d’Arab News par YouGov, une société internationale d’études de marché en ligne installée à Londres, l’a confirmé de manière édifiante : les Américains ne brillent pas par leurs connaissances en géographie !

Déjà guère fortiches pour localiser le Vieux Continent sur la moindre mappemonde, ils sont carrément dans le brouillard quand il s’agit de délimiter les contours du monde arabe sur une carte, comme l’a démontré l’enquête au titre évocateur « L’image du monde arabe aux Etats-Unis », conduite du 17 au 21 mars dernier, dont les résultats ont été rendus publics lundi, en plein Forum arabe des médias qui bat actuellement son plein à Dubaï.

Partagés entre une méconnaissance crasse de la galaxie arabo-musulmane (65% des sondés) et un désintérêt assumé pour cette région du globe (30% des sondés), se disant abreuvés d’informations anxiogènes à chaque fois que les médias braquent leurs projecteurs sur cet ailleurs, il n’y a donc rien de très surprenant à ce que 81 % des Américains interrogés soient incapables de situer le monde arabe à l’échelle de notre vaste monde.

On n’est pas étonné non plus d’apprendre, même si cela paraît énorme, que 21% d’entre eux ont cru dur comme fer que Agrabah, la ville fictive sortie tout droit du dessin animé Aladdin, existe réellement, quelque part dans une Arabie aux confins illimités…

Dans une Amérique soumise aux fortes turbulences « trumpiennes », 38% des Américains, qui nagent en pleine confusion entre le monde arabe réel et le monde imaginaire de Disney, sont favorables à l’interdiction d’entrée sur le territoire national des citoyens d’Agrabah, si ceux-ci représentent une menace pour leur pays.

Ces statistiques prêteraient à sourire, si elles n’étaient pas aussi « significativement préoccupantes » aux yeux de Stephan Shakespeare, le directeur général de YouGov, qui ne cache pas son inquiétude devant le niveau très bas de sensibilisation de la population américaine sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Plus des trois quarts des répondants ont en effet indiqué ne pas vouloir voyager dans le monde arabe, 39% ayant mis en avant sa dangerosité potentielle.

Petite éclaircie dans ce sombre tableau, ce sondage reflète aussi, plus heureusement, le « désir des Américains d’en plus savoir » sur ce monde arabe qui demeure une terre inconnue, près d’un tiers d’entre eux souhaitant une « meilleure couverture médiatique sur les aspects sociaux, culturels et scientifiques ».

Tout espoir n’est pas perdu, à la lumière de l’un des résultats les plus positifs de cette enquête menée dans l’Amérique de Trump : 60% des personnes interrogées estiment que les « immigrants arabes ont fait et font des efforts pour s’intégrer dans les sociétés occidentales en général, et américaine en particulier ».

Source :Oumma.Com

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