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L’établissement de l’État espagnol serait composé des élites financières, commerciales, politiques, judiciaires, militaires, de la hiérarchie catholique, des universités et des médias de masse de l’État espagnol.

Ces lobbies de pression seraient interconnectés à travers «une alliance agitée basée sur leur communauté» d’intérêts économiques et amalgamée par la défense acharnée du régime 78 (mise en place de la Constitution espagnole de 1978) et de «l’unité indissoluble de l’Espagne». Son objectif avoué serait de mettre en place une «démocratie non libérale» en Espagne dans le sillage de la Hongrie de Viktor Orbán.

Le changement qualitatif. Le concept de changement qualitatif ou de discontinuité survient lorsque de simples changements quantitatifs deviennent autre chose et que le système se transforme radicalement de l’intérieur en une nouvelle réalité qui modifie sa situation d’équilibre interne et crée une nouvelle situation (démocratie non libérale ou celui d’un nouveau régime tardif à la Franco), thèse défendue par l’extrême droite de VOX et le le Parti populaire (PP) de Alberto Núñez Feijóo.

La stratégie électorale de la droite reposera sur la technique de manipulation des masses exposée par Edward L. Bernays dans son livre Crystallizing Public Opinion (1923) dans lequel il décrypte les mécanismes cérébraux du groupe et l’influence de la propagande comme méthode d’unification de la pensée. Ainsi, selon par Edward L. Bernays, «l’esprit de groupe ne pense pas, au sens strict du terme. Au lieu de pensées, il a des impulsions, des habitudes et des émotions. Lorsqu’il décide, son premier réflexe est normalement de suivre l’exemple d’un leader en qui vous avez confiance». Donc, la propagande de la droite ne s’adresse pas au sujet individuel mais «au Groupe dans lequel la personnalité de l’individu unidimensionnel est diluée et enveloppée dans des morceaux de fausses attentes créées et de désirs».

La démocratie libérale est-elle en danger? Dans l’hypothèse où le PP arriverait au pouvoir en coalition avec Vox, on assisterait à la mise en place d’une «démocratie illibérale» dans le sillage de Viktor Orbán qui s’abreuverait aux sources du centralisme bonapartiste et du paternalisme des dictatures douces. Cela se traduira par la suppression de la loi sur l’avortement et l’euthanasie, par la modification de la Loi du Parti pour interdire le parti Euskal Herria Bildu (coalition politique basque présente dans la communauté autonome basque, dans la communauté forale de Navarre et dans les communes de l’enclave de Treviño en Espagne) et celui de la Gauche républicaine de Catalogne (Esquerra Republicana de Catalunya- ERC) par le règlement de la séparation des pouvoirs de Montesquieu ainsi que par la mise en place d’une recentralisation offensive féroce qui supposera la prise en charge par le Gouvernement central des pouvoirs de Police et des Prisons de Catalogne et d’Euskadi.

De même, cette offensive de recentralisation signifiera vider «de facto» de leur contenu les pouvoirs législatifs des Parlements foraux basco-navarrais, mesures restrictives qui pourraient transformer à la fois la Catalogne, le Pays basque et la Navarre en autogouvernements dévalués, inféodés et inféodés soumis à les diktats du gouvernement central ou de la Cour constitutionnelle en fonction, qui pourraient conduire à l’ouverture du front nord contre la régression centralisatrice du gouvernement de Madrid.

Germán Gorraiz López, analyste politique 

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